215

J’envisage, ça veut dire je regarde le visage.

Récemment, j’ai croisé deux personnes qui m’ont côtoyée il y a presque vingt ans pendant quatre ans. Nulle ne se souvenait de moi. Nulle ne me reconnaissait.  La bibliothécaire  la semaine dernière ne m’a reconnue qu’au deuxième regard. Elle a cru bon de se justifier : Je ne vous ai pas reconnue… c’est parce que ça faisait longtemps ».

Longtemps : un an tout au plus.

Je dois être sacrément tapée.

J’envisage pas pour autant de lifting. Ni de ma vieille pomme, ni des lignes de ma drôle de vie.

J’envisage le temps à l’aune de mes repères, comme un animal.

Cet été, j’irais bien à la mer, sur mon île adorée, comme disait Nougaro.

Voilà.