C’était un jardin des environs de Honshu, loti en marge de Paris. Frôler de la main les carpes ondoyantes, sauter de pierre en pierre pour contempler de là-haut le petit pont vermillon. Se perdre ou faire semblant dans la forêt de sapins bleus.
Un dimanche de neige nous nous sommes dépêchés de le retrouver intact. Nous y allions alors une fois par mois, l’aimant particulièrement à l’automne et ce jour blanc.
Parfois, alors que je travaille, surgit soudain une ambiance d’autrefois. La lumière d’une fin de journée, en été, en pleine campagne. Les rideaux de fortune tranchés dans des robes de jeunes filles, vichy mauve. Le soleil les perçant. La poussière de bois sur le miroir accroché à l’entrée du garage, cloué sur le côté d’une armoire ne contenant plus que des coupes de merisier, de chêne.
Voyage sans bagage.
Voyage sans bagage
vendredi 20 juin 2014. Lien permanent