J’en ai déjà parlé il y a quelques jours ici, c’est un sujet qui me
travaille ces temps-ci : Scolariser Hiboute, quand elle aura l’âge ?
Je ne dirai ni oui ni non, pour le moment.
D’abord parce que je ne suis pas toute seule pour décider.
Ensuite parce que je ne sais pas quelles seront alors mes conditions, nos
conditions matérielles, financières. Parce que je suis incapable de me projeter
professionnellement dans ne serait-ce que trois ans. Enfin parce que je ne sais
pas ce qui conviendrait le mieux à cette petite Chouquette.
J’ai vu aujourd’hui un documentaire très intéressant, Être et devenir – le sous-titre le résume
très simplement : Et si on faisait le choix de ne pas scolariser nos
enfants ?
Il a soulevé d’autres questions, un besoin d’approfondir mes recherches à ce
sujet. Et il m’a remuée. Je me suis aperçue que je ne me questionnais peut-être
pas uniquement quant au futur de Hiboute, mais que, bien plus sensible que
j’aurais cru, bien plus proche aussi, c’est mon passé à moi qui ressurgissait
dans cette histoire d’école / pas école.
L’école ne m’a pas brisée, ne m’a pas traumatisée comme elle l’a fait avec
d’autres. Mais je m’y suis sentie prisonnière, encagée. J’ai le souvenir
d’avoir demandé à ne plus y aller, avec insistance. Mes parents me dépeignaient
un quotidien morose (toute seule… loin de tes copines… plus d’école,
plus vraiment de vacances) pour me détourner de cette idée, et j’ai fini
par me résigner. Mais je n’ai vu que des enfants joyeux dans ce film, joyeux et
épanouis, et pleins de confiance en eux. Bien sûr que le film est subjectif…
Mais peut-être que mes parents se trompaient un petit peu quand même. Et le
souvenir de cette sensation de privation de liberté est si vif encore
maintenant, je peux le reconvoquer en un clin d’œil.
Et, bizarrement, je réalise seulement aujourd’hui que c’est peut-être pour
rendre sa liberté à cette petite fille-ci que je joue avec l’idée de ne pas
envoyer cette petite fille-là dans une salle de classe.
397 chansons à
prise rapide ?
Aujourd’hui
"Je ne dirai ni oui ni non" de Dalida