La fumée de saison : celle du barbecue.

En écrivant cela, je songe "oh oui, miam, quelle bonne idée, un barbecue !". Et immédiatement après, mon enthousiasme est douché par mon absence de goût pour la vie matérielle : il faudrait tout d’abord envisager l’acquisition d’un tel engin, ce qui entraînerait tout un tas de questions très ennuyeuses, quelle marque, et gaz ou charbon, et ça coûte combien ces bêtes-là, et patin et couffin.

Donc, temporairement, je renonce. Le champ des désirs ouvert par cette terrasse est si vaste que je préfère attendre un peu sans bouger ; je vous ai parlé du bac à sable, mais je ne vous ai pas dit qu’on allait être, un de ces quatre, les heureux propriétaires d’un salon de jardin (how very bourgeois). Combien de temps avant qu’on envisage l’achat d’un arrosoir, ou même de bougies à la citronnelle ?

Je ne veux pas confondre le confort que peuvent me procurer les choses avec le désir que j’ai de les posséder, et ce que je projette sur ces possessions. Ce que je veux dire, c’est que les bougies à la citronnelle ne me ramèneront pas les soirées provençales de mon enfance. Une table et des chaises, en revanche, même si j’aime beaucoup prendre l’apéro assise par terre, nous permettront d’éviter que Hiboute nous chipe nos pistaches et renverse nos bières.

Pour en revenir au barbecue, je vais donc attendre un peu. Histoire de voir si c’est un désir qui croît réellement (auquel cas je surmonterai les obstacles matériels avec l’héroïsme et la bravoure que de telles circonstances imposent), ou si comme les lys d’Heure Bleue, il va pourrir avant de s’être épanoui.

397 chansons à prise rapide ?
Aujourd’hui "Fumée" de Johnny Halliday