A la faveur d'un rendez-vous matinal, je me suis retrouvée à marcher dans les rues en compagnie du plus beau cabotin du jour. Devant le musée Guimet, il effleurait l'épaule d'une vestale. Dans les escaliers de la rue de la Manutention, il s'effaça devant mes souvenirs encore tremblants. Du temps où une fenêtre nous clamait la plus pure vérité de nos heures partagées : La vie est belle !
Passerelle Billy, il était partout le beau blond, le fleuve l'y reflétait en des milliers d'éclats. Plus loin, devant la Pagode, il m'entraînait sur le trottoir d'en face et l'on croisa une jeune religieuse égrainant un chapelet en courant presque. Devant le Lutetia façade creuse, il disparut et revint chargé de roses et de freesias non loin de la rue du dragon, qui l'effaroucha. Je marchais seule alors, rue Bernard Palissy, croisant le fantôme de Samuel près de Minuit et j'ai cru, celui de Marguerite. Après, sur le Pont neuf, nous avons marché ensemble comme deux vieux amis. Ce soir, il est réapparu, le cabotin, éclairant les mirettes de la plus fine anomalie génétique que je connaisse : ma belle écaille de tortue, princesse Tchin-Tchin.