J'ai tort. Mais ai-je d'autre possibilité ? 
Je traverse une ville chargée de souvenirs. 
Sur ce trottoir par exemple, je rassemble pas moins de quatre passages, vécus en des saisons différentes. Je me rappelle des diverses conversations à cet endroit. 
Ce n'est qu'un tout petit morceau du puzzle.
Alors bien sûr, je recrée de nouvelles réminiscences ici, quand j'y passe. 
Des riantes, des heureuses, des touchantes.
Pour autant, le palimpseste ne recouvre pas d'opacité les versions antérieures. 
J'ai tort de donner toute confiance à ma mémoire, sans doute, oui.

Depuis que ma vie s'est simplifiée, j'ai regagné ma sérénité d'avant. 
Je suis d'une manière plus en accord avec moi-même. 
Mais, cette paix intérieure, en revenant, ne s'est pas installée seule  : elle cohabite avec un chagrin permanent.