Les villes du Sud ont des parfums et des nuances ignorées ailleurs. J’aime Barcelone pour ces raisons. J’espère vivre un jour là-bas. Si tout va bien, je passerai au ralenti devant les épiceries qui sentent les fruits plus que mûris. Je mangerai une tranche de pastèque dans mon logis de l’Eixample ou de Barceloneta. Ce sera mon seul repas. Et je me souviendrai à peine du passé. Dans mon nord intérieur, je saurai reconnaître confusément l’odeur du croissant, la voix de Montand quand il chante Bella Ciao et le ruissellement des caniveaux parisiens, rue des Poissonniers.