dimanche, 12 mai 2013

Re-miam

Je n'ai jamais été safre. Même quand j'ai très faim, je sais me (re)tenir.

Pas d'exception aujourd'hui pour les repas, mais j'ai apprécié à sa juste valeur l'essai réussi de gâteau aux carottes préparé ensemble avec le reste de nos carottes du jardin (oui, il en restait...).


Le calendrier des obsolètes (et les définitions des mots).

Pendules à l’heure : les obsolètes à jour

mâche-dru

Que faire en vacances perdu en pleine campagne ? Courir au Spar chercher des saloperies et se comporter en mâche-dru jusqu’à épuisement des stocks… Moi qui pensais le premier jour mourir de chagrin là-bas et donc revenir sylphide… Raté !

(Gros mangeur, gourmand)

 

 

ébaubi

Ils ont été tout ébaubis quand nous leur avons donné des sucettes du Spar qui coloraient la langue.

(Qui exprime une grande surprise)

 

 

s’évaltonner

Comme je m’évaltonnais ce matin en briquant le sol, en bouclant les valises, en nouant mes lacets… Les vacances à la campagne étaient enfin finies.

(Prendre un ton dégagé, s’émanciper)

 

safre

Gras comme des boudins, las du voyage interminable, repus d’agapes champêtres déraisonnables, tous autour de moi furent tout sauf safres. Jour maigre avant la rentrée.

(Qui se jette avidement sur la nourriture)


Noyons le poisson…

Ah non, la nourriture on ne se jette pas dessus, on regarde, on sent puis on mange en savourant… 

Du moins quand le repas est bon et prometteur, parce que pour de vulgaires hot-dogs ou Macface, chacun fait comme il veut !

Je me rappelle l’époque où je faisais de l’aquariophilie, j’adorais leur donner à manger, ils étaient si safres [1]  que c’en était amusant de les voir se précipiter sur la moindre paillette !

Quoi ? Ce billet est inintéressant ? Et alors ?

fondue

(101/366)

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Notes :

[1] Safre : Qui se jette avidement sur la nourriture.

Obsolètes - Aujourd’hui safre

Aujourd’hui safre (Qui se jette avidement sur la nourriture)

Étonnant à quel point des nourritures autres que celles qui sustantent le corps physique peuvent parfois le faire oublier. Et du coup au matin, le corps se rappelle qu'il a besoin de choses quelque peu plus concrètes que les mots, la musique et la pensée. En passant dans la rue mon nez a été attirée par les effluves bien particulières d'une boulangerie au petit matin, dans une ville vide de dimanche. Nous avons acheté un croissant, peut-être deux et safres, les avons engloutis en quelques bouchées, avant de repartir.

Obsolètes - Aujourd’hui s’évaltonner

Aujourd’hui s’évaltonner (Prendre un ton dégagé, s’émanciper)

C'est avec la conscience évaltonnée que j'écris ce billet. Quoi de plus évaltonné finalement que de se défaire de la contrainte dans le cadre d'un exercice dont le but est la contrainte ? S'évaltonner est le mot d'hier. J'ai une excuse bien sûr, une excuse de taille. J'étais en vadrouille. En vadrouille de coeur, en vadrouille de mots, en vadrouille de sens (les cinq). J'ai senti battre mon sang au son de la basse, vibrer mes cils au poids de mes larmes, grandir mon coeur au son des mots et du partage. Émancipée, j'ai laissé derrière moi les rôles, les devoirs, pour me retrouver. Quel bien fou !

Aujourd'hui safre

(Qui se jette avidement sur la nourriture)

Fera-t-on les safres tout à l’heure ? Je pense que je le serai. Nous avons bien mangé hier, un dîner improvisé à base de hamburger maison et de frites à la graisse de canard, du coup je ne mange rien maintenant parce que je n’ai pas faim, mais aussi pour avoir de l’appétit au brunch. Et ce ne sera pas seulement de l’appétit, mais sûrement de la gloutonnerie ! 

je ne le suis pas

Si je m’en tiens à la définition du dictionnaire pour le mot du jour, je dirai qu’il a drôlement évolué au cours des siècles :

Oxyde de cobalt qui, mêlé à du sable pulvérisé, sert à faire du verre bleu.

Du verre bleu, c’est drôlement joli comme couleur, enfin pas trop foncé non plus, je vois plutôt un joli bleu lumineux.

Oui mais voilà la définition du mot du jour serai du genre:

glouton, goulu, goinfre, gourmand, vorace,  insatiable, avide,

Pas joli, joli.

J’aime préparée, mitonnée, servir mais manger qu’elle perte de temps.
Je n’aime pas les assiettes pleines à ras bord et j’ai du mal à manger si je me retrouve face à une personne qui s’empiffre, qui mâche la bouche ouverte et j’en passe et des meilleurs.

Tien je sais enfin pourquoi je n’aime pas les mastiqueurs de chewing-gum.

Je ne serai jamais safre*, et je ne m’en porte pas plus mal.

  • safre (Qui se jette avidement sur la nourriture)

12/05 : safre

Alors que les jeunes pousses de radis, de petits-pois, d’échalotes sortent de terre, des limaces de toutes tailles et couleurs variées, de vraies safres, s'en goinfrent, s'en bâfrent et s’en empiffrent. Même certaines fleurs, à présent éteintes, ont eu droit à leurs assauts.

Nous avons essayé la méthode "planche" (elles s'accrochent sur la face cachée qu'on retourne pour les occire), la méthode "bière" (récipient sous une pierre plate, rempli au tiers. Ça les attire et elles s'y noient). Seule la méthode "chimique" (granulés) est vraiment efficace.

Sinon, safre c'est aussi ça :

#0031B4

(source)

Aujourd'hui safre

Serons-nous safres ce midi ? Peut-être, nous verrons bien…

L’occasion et manière comment Gargamelle enfanta fut telle. Et si ne le croyez, le fondement vous échappe ! Le fondement lui échappait une après-diner, le IIIe jour de févier, par trop avoir mangé de gaudebillaux. Gaudebillaux : sont grasses tripes de coiraux. Coiraux : sont beufs engraissés à la crèche et prés guimaulx. Près guimaulx : sont qui portent herbe deux fois l’an. D’iceulx gras beufs auoient fait tuer trois cens soixante sept mille et quatorze, pour être à mardi gras sallés : affin qu’en la prime vere ilz euſſent beuf de ſaiſon à tas pour, au commencement des repaſtz, faire commemorations de ſaleures et mieulx entrer en vin.

Les tripes furent copieuſes, comme entendez : & tant friandes eſtoient que chaſcun en leichoit ſes doigtz. Mais la grande diablerie à quatre perſonnaiges eſtoit bien en ce que poſſible n’eſtoit longuement les reſeruer, car elles feuſſent pourries. Ce que ſembloit indecent. Dont fut conclud qu’ils les bauffreroient ſans rien y perdre. A ce faire conuierent tous les citadins de Sainnais, de Suillé, de la Roche Clermaud, de Vaugaudray, sans laisser arrieres le Coudray Montpensier, le Gué de Vede et aultres voisins, tous bons beveurs, bons compaignons, et beaulx joueurs de quille là.

Le bon homme Grandgousier y prenoit plaisir bien grand et commendoit que tout allast par escuelles. Disoit toutesfoys à sa femme qu’elle en mangeast le moins, veu qu’elle aprochoit de son terme et que ceste tripaille n’estoit viande moult louable : « Celluy (disoit il) a grande envie de mascher merde, qui d’icelle le sac mangeue. » Non obstant ces remonstrances, elle en mangea seze muiz, deux bussars et six tupins. O belle matiere fecale que doivoit boursouffler en elle !

Après disner, tous allerent pelle melle à la Saulsaie, et là, sus l’herbe drue, dancerent au son des joyeux flageolletz et doulces cornemuzes tant baudement que c’estoit passetemps celeste les veoir ainsi soy rigouller.

François Rabelais, Gargantua

samedi, 11 mai 2013

Aujourd'hui s'envaltonner

(Prendre un ton dégagé, s’émanciper)

Je m’envaltonne ? Mais de quoi ? Ai-je envaltonner quelqu’un ou quelque propos. Ce mot sonne faux à mes oreilles, j’essaye de le substantiver, mais je n’y arrive pas. Pourtant, je crois avoir envaltonné quand j’ai dit, j’espère sans la vexer, à mon médecin quand elle s’est excusée du cafouillage dans sa prise de rendez-vous, que j’ai l’habitude, je ne m’attendais pas à passer à l’heure.

Une douleur à la tête m’avait amenée à la voir. S’en est suivie une première prise de sang avec des résultats pas très jojo. Une deuxième prise de sang plus précise et une échographie plus tard montre que je suis un peu beaucoup carencée et que ce serait pas mal si j’arrêtais le thé.

Je promet de diminuer de moitié les quantités bues, m’enfin, j’ai toujours été anémique d’aussi loin que je me souvienne… Ne serais-je tout simplement pas dans le début de la courbe de gauss ? Dois-je vraiment me soucier de cela ? Je préfère m’en envaltonner.

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