Ma grand-mère disait des petits pois cuisinés avec un brin d’hysope : « c’est du nanan ». Hélas, ce souvenir commence déjà à se tordre, à se déformer, à gondoler. Ne disait-elle pas ça à propos des petites fraises qu’elle préparait en salade, ou des gardons qui dansaient dans l’huile (et exhalaient encore l’odeur verte de la rivière ?). Le temps ravageur, ma tête, archiviste sans éthique. Que reste-t-il au juste de la réalité ?

(nanan : tout ce qui est fort agréable, qui a un grand mérite, dont on

veut se faire valoir)