Ce matin, ingambe, j’ouvre les yeux : il pleut.

De nouveau, la pluie
Chantant une mélodie,
Versant une myriade de joyaux,
Tombe sur le toit de la maison.

Le jour pluvieux me rappelle
La promenade d’une journée lointaine,
Douce et agréable,
A travers les forêts du Guilân :

J’étais alors un gamin de dix ans
Heureux et content
Souple et fragile
Fringant et agile
Avec mes petits pieds enfantins
Je courais comme une gazelle
Je sautais le ruisseau
Je m’éloignais de la maison.

L’oiseau,
Le vent soufflant me racontaient,
Des histoires secrètes
Des mystères de la vie.

La foudre comme une épée tranchante
Coupait les nuages
Rugissant, le tonnerre aliéné
Battait les nuages

La forêt
Fuyant le vent
Tournait et tournait
Comme la mer
Partout tombaient
Les perles rondes de pluie

Le gazon au pied de l’arbre
S’est transformé petit à petit
En une mer
Dans cette mer liquide,
La forêt, à l’inverse
était apparente.

Comme elle était savoureuse, la pluie
Comme elle était belle
Dans cette chute de perles
J’entendais
Des mystères éternels
Des mots célestes
Oh mon enfant ! Écoute-moi !
Du regard de l’homme mûr du demain
La vie
Soit en rose, soit en noir
Est belle, est belle, est belle.

Goltchin Guilâni, Barân (La pluie)