Au supermarché, elle nous tombe dans les bras. Ca fait longtemps qu’on l’a vue. Tout à trac, voilà déroulée la scolarité de ses trois enfants. Une aînée dans la vie active, un cadet en master 2 et le dernier bientôt  bachelier. Ses mots sont chantants et pour autant, son regard bleu garde la même tristesse qu’autrefois, quand nous nous retrouvions aux réunions de parents d’élèves. Endémenée, les bras chargés de paquets, elle explique la raison de sa présence ici : pour la fête des mères, ses enfants veulent lui faire un gâteau. Son mari l’a envoyée ici car c’est moins cher que Monoprix.

 

 

(endémenée : qui se démène, excitée)