Je m’étonne souvent de la relative valeur que j’accorde aux choses, quand elles vieillissent, qu’elles s’usent, quand j’en prends de plus en plus l’habitude. À tel point que parfois ce que j’aurais espéré et désiré pendant longtemps devient simple rocambole au bout d’un certain temps passé au fond de ma poche.

C’est un point de vue, une façon d’expliquer ce phénomène.

Je pourrais tout aussi bien dire que finalement, petit à petit, je me détache de l’avoir au profit de l’être, ce qui me semble un peu plus présomptueux mais peut-être pas si éloigné de la vérité.

Cela est un autre point de vue.

La vérité est probablement un savant mélange — ou le résultat d’un formidable chaos — de tout ces points de vue.

Je me souviens encore aujourd’hui d’une phrase qu’on m’a dite, un jour :

Il n’y a pas une vérité ; il y a votre vérité. Chacun a sa vérité qui n’est pas la vôtre autant que la vôtre n’est pas la leur. Il faut composer ainsi et ne pas chercher l’universalité, une réponse ultime et définitive, vous y perdrez votre vie à votre propre détriment.

Alors quand on m’assène une certitude absolue, je me remémore ces propos et je souris…