Rayons


Rayons

Le spectacle est nouveau, tout le temps, toujours, c’est le grand avantage que je trouve à la mer, face aux autres endroits. La montagne est jolie, aussi, mais elle est cassante, dure, abrupte, alors que la mer donne une impression de sérénité, même si en réalité…

Grève Blanche

Venez à midi, puis revenez une heure plus tard, l’eau, sa couleur, aura changé, le sable sera découvert ou au contraire recouvert d’herbes picorées par les oiseaux venus en nombre se rassasier.

En allant à la mer

Et puis surtout cette lumière, changeante, qui fait cligner les yeux le temps de s’y habituer, et c’est souvent le moment où un nuage passe devant le soleil, me contraignant à écarquiller les pupilles. Je ne porte pas de lunettes de soleil, souvent incompatibles avec la photo, alors je ferme les yeux à moitié, pour ne rien louper.

Interdit aux…

Un détail, une ambiance, mais je m’éloigne de ces figuratifs souvent réalistes. Je préfère les scènes de la vie quotidienne, les gens, les vivants.

Retour de pêche

Une amie m’a demandé il y a peu ce que je ressentais en photographiant les chalutiers, pensant que j’appréciais les courbes, les oppositions entre le métal et l’eau, les cordages et les filets serrés, les couleurs et les contrastes.

J’y ai réfléchis un peu, et soudain je me suis souvenu. Je pense quasi exclusivement aux marins qui travaillent dessus, en mer, essayant de m’imaginer la dureté de leurs journées passées en mer, dans un environnement mouvant, parfois hostile, toujours rude.

Manœuvre

Quand je les vois revenir s’amarrer pour la rapide débarque, j’imagine qu’ils sont pressés d’en finir, de tout remballer, nettoyer et de rentrer chez eux, rassurés aussi d’être à bon port, parce que c’est dangereux, là-bas, au large, même pour un côtier.

Le jardin derrière le chantier

Je déambule avec mes yeux qui traînent à droite et à gauche, souvent en l’air aussi ; j’ai remarqué que les gens ne lèvent pas souvent la tête. Parfois une tâche de couleur s’imprime sur ma rétine et chemine doucement vers mon cerveau ; parfois je m’arrête, fais demi-tour et vais vérifier si la fugace impression était réelle ou disparue.

Mon banc

Un jour, peut-être, quand je serai vieux, c’est à dire plus vieux qu’aujourd’hui ; d’ailleurs j’ai encore et toujours du mal à me dire que cinquante ans bien tassés déjà, et que ça en fait des journées, et des nuits…

S’assoir sur un banc, un jour je prendrai le temps, mais pas aujourd’hui, je le garde pour plus tard, comme une confiserie qu’on sait pouvoir retrouver en ayant presque oublié son existence. C’est pour les vieux, non, de prendre le temps de s’assoir sur un banc, je trouve.

Cap de la Chèvre

J’aime la Bretagne, mais pas toute la Bretagne. Et même quelques endroits réputés touristiques ne m’inspirent pas grand chose. Trop plats, même si abruptes comme le cap de la Chèvre, trop éloignés de la mer, trop haut, trop de montagne en fait ; je préfère le niveau de la mer…

Les baskets

Tiens, en parlant de lever le nez, vous voyez ?

Yole qui coule n'amasse que de la mousse

On devrait y mettre des poissons rouges, dans cet esquif qui n’en finit pas de couler sans sombrer, vous ne trouvez-pas ? Ça égaiera la promenade sur la jetée, je trouve. En fait je pense que ça servirait surtout de garde-manger pour les goëles qui traînent dans les parages !

Calme

Il y a un port, celui de Saint-Guénolé, qui m’intrigue depuis que je le connais, et je n’ai jamais réussi à en photographier ce qui fait qu’il est particulier. Pourtant je sens, à chaque fois que j’y mets les pieds, qu’il y a quelque chose à capturer, quelque part, dans ce coin-là.

Saint-Guénolé

Et ce fut par un beau soleil attachés ensemble pour offrir quelque résistance au vent, ils montèrent la rue, puis le chemin qui monte vers les rochers, d’où l’on peut voir la mer. La violence de tout devenait de plus en plus incroyable. On ne distinguait pas au passage ce qui vous croisait en volant, tant cela volait vite. Sans voir la mer, et à une lieue d’elle on recevait des paquets d’eau dans la figure. Il commençait à pleuvoir et on ne recevait pas de pluie qui au lieu de tomber était emportée par le vent. Ils arrivèrent en haut de l’éminence, quand, tout à coup, ils entrèrent dans le royaume du vent dont ces collines défendaient l’entrée, et ils durent y entrer malgré eux à genoux, car sa force n’avait pas encore été éprouvée et à laquelle ils ne s’attendaient pas, les souleva de terre et les jeta quelque spas plus loin, prosternés, accrochés des pieds et des mains au sol pour s’y retenir, n’osant pas relever la tête pour ne pas être étouffés.

Marcel Proust, Jean Santeuil

Remue-méninge

La haute mer, la haute marée, c’est bien ce que je préfère, surtout quand le coefficient est tel qu’elle semble vouloir recouvrir la chaussée, juste derrière le rebord, ce qu’elle fait parfois à la faveur d’un vent soutenu.

Valgue

Bleu mercure, impression diffuse, mer plutôt calme, nuages et ciel assortis, la composition s’impose d’elle même, pas besoin de chercher.

Heure dorée

Ces portes de garages m’ont tenu en échec longtemps, pourtant, comme le port de Saint-Guénolé, je savais qu’il y avait quelque chose à capter. Je n’en suis pas encore satisfait, mais je m’approche de ce que je voulais, je crois.

Pâlot

Il est temps de refermer l’album coloré de ces quelques jours en Bretagne.

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