lundi 7 juillet 2014

158/397 : Réclamation

Nous vivons dans un immeuble dont l’ascenseur, à peine installé, n’a pas arrêté de tomber en panne. Si je ne me suis pas encore retrouvée coincée dedans, ce n’est pas par chance, c’est parce qu’il fonctionne si peu souvent que je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de monter dedans, en fait. Pour le moment, nous téléphonons à chaque fois qu’il tombe en carafe, et le dépanneur vient à chaque fois que nous appelons. Je ne sais pas combien de temps nous allons procéder ainsi, peut-être qu’à un moment donné l’ascensoriste quittera le pays, ou bien il nous faudra réclamer plus, ou mieux.

En attendant, j’essaie de rester philosophe et je pense à l’abonnement à une salle de gym que les circonstances me font économiser.

397 chansons à prise rapide ?
Aujourd’hui "Réclamation" de Johnny Halliday

Réclamation

En préambule, pourtant écrit après tout ce qui suit, j’aimerais indiquer que je n’ai pas pris le temps de remettre un peu d’ordre dans mes pensées et mes propos. J’ai tenté, au début, de suivre un mini-plan, mais finalement les différents sujets sont tellement intriqués qu’il m’est devenu difficile de m’y tenir. Alors lisez-le comme si je l’avais prononcé, au cours d’une discussion à bâton rompue, et pas comme une analyse posée, réfléchie et peut-être définitive. Merci.

Je reprends ici le fil des discussions initié à la suite de mon billet du 4 juillet dernier, à propos du projet Dotclear.

Je distingue trois sujets principaux :

  1. Ce qu’est Dotclear, ce que les utilisateurs en attendent ;
  2. La dynamique autour du développement et l’apport de sang neuf, et au travers de cela mon propre positionnement en tant que pilote ;
  3. Le périmètre de ce blog, comparé à celui publié sur le site officiel Dotclear et accessoirement les sources satellites de publication autour du projet.

J’ai noté, et c’est d’ailleurs ce qu’on avait commencé à prendre en compte avec la nouvelle interface d’administration dévoilée avec la version 2.6 de Dotclear, une attente particulière face aux nouveaux instruments utilisés pour bloguer. L’usage des tablettes se généralise. Les téléphones ou plutôt les smartphones sont également utilisés, dans une moindre mesure. Et toujours plus de simplicité, ce que je traduis par « moins de temps à passer côté backoffice pour publier ». Puis également quelques fonctions plus techniques comme le rendu statique d’un blog[1].

Je ne vais pas énumérer ici tout ou partie des tickets en attente sur l’espace de suivi du développement de Dotclear, mais il y a pas mal d’idées suggérées, dont certaines très intéressantes, et nous ne sommes pas non plus sans envies ou projets pour la suite. Pour remettre ces propos dans leur contexte historique, il faut aussi indiquer qu’une grosse étude ergonomique avait été conduite il y a quelques années et que nous n’avons pas encore tout à fait fini d’implémenter ce qu’il en était ressorti. Pour résumer, il y a de la matière pour avancer.

Au delà de cela, nous cherchons également à suivre les évolutions technologiques, dans la mesure où elles deviennent pérennes, stables et partagées, comme ce que nous sommes en train de faire pour les thèmes convertis de XHTML en HTML5 assaisonnés d’ARIA, ce qui est prévu pour la prochaine version 2.7. En parallèle nous tentons d’éliminer ce qui n’a plus lieu d’être intégré, comme les quelques scripts en Flash, remplacés par des équivalents en Javascript. De mettre à niveau le code pour le rendre plus souple, plus robuste, et un peu plus « moderne ».

Tout cela m’amène à parler de l’aspect humain de ce projet. Parce que ces idées nécessitent des bras, des cerveaux, un peu de sang et de sueur parfois. Nous sommes peu. Très peu. Depuis les toutes premières versions de Dotclear 2, plus de la moitié de la petite équipe est partie ailleurs. Certains parce que là depuis trop longtemps et avaient envie de changer d’air, d’autres parce que quelques mésententes internes les ont conduits à se détourner, parfois en restant attentifs et bienveillants à ce qui continuait à se dérouler au sein du projet, d’autres encore parce que la vie apporte parfois des choix à faire et qu’ils nécessitent de trancher, et souvent les raisons qui les ont conduits à quitter (ou s’éloigner) sont complexes et multiples.

Toujours est-il que ceux qui sont encore présents le sont à temps partiel. De plus en plus partiel d’ailleurs, chacun ayant des contraintes plus élevées, ou des envies moins prégnantes, les deux interagissant de telle manière que leurs effets se voient renforcés. Les réunions hebdomadaires de développement que nous tenions sur IRC ont fini par être de plus en plus espacées, de moins en moins animées, quand elles n’étaient pas simplement supprimées faute de participants ou de volonté. Dans ce domaine j’avoue n’être pas le dernier, bien au contraire, à avoir souffert de constater cela, et non pas le dernier à redouter l’effort à consentir et le peu d’envie d’y remédier.

C’est un cercle vicieux qui peut rapidement mettre à bas les meilleures volontés. C’est un cercle vicieux compliqué à briser.

C’était la raison de mon 42 de l’année dernière, c’est je pense aussi la raison de mon billet du 4 juillet, qui bien que moins spectaculaire, n’en est pas moins du même acabit. Ces deux alertes sont le témoignage direct de ma difficulté à tenir le rôle — que Xave m’a confié début 2013 — face aux désengagements successifs. Comme il m’est tout aussi difficile d’admettre que je pilote un projet qui paraît moribond, à mes propres yeux.

J’ai toujours considéré que les travers et les défauts de fonctionnement de l’équipe ne devaient pas être exposés sur le blog Dotclear, qui reste pour moi un espace plutôt neutre. Je ne pense pas non plus qu’il soit très « pudique » d’exposer cela ici-même — et c’est paradoxalement ce que je suis en train de faire avec ces lignes —, parce que d’une part ce blog m’est personnel et n’est pas celui de l’équipe, quand bien même ils pourraient venir réagir à mes propos, et d’autre part parce que j’estime qu’il ne serait pas honnête et digne d’évoquer ailleurs que là-bas [ sur le blog de Dotclear ] ce qu’il se passe au sein du projet.

Ce blog, ici, est plutôt éclectique, je parle volontiers de Dotclear, essentiellement d’un point de vue technique — je pense avoir un peu contribué à vulgariser son usage —, mais je ne pense pas qu’il soit un média naturel pour discuter de son développement. karl a suggéré d’exposer plus clairement nos interrogations et discussions techniques au sujet de l’écriture du code. C’est intéressant comme point de vue parce qu’il s’éloigne de la « vision » que j’ai de ce que doit ou devrait être le blog de Dotclear. Un espace d’explication, d’animation, d’alerte parfois quand il s’agit de problèmes de sécurité. Cela dit, engager la publication de billet plus « techniques » nécessite d’avoir les moyens de le faire, en temps, en niveau de connaissance, et bien souvent la combinaison des deux est absente.

Nous avions, au moment de reprendre le développement pour la future 2.6, imaginé que publier les sources sur GitHub allait amorcer un afflux de contribution, parce que ce service est beaucoup plus visible sur les radars geekesques (vous me pardonnerez ce néologisme) que BitBucket. Bien que perplexe à ce sujet — l’avenir m’aura malheureusement donné raison — j’attendais de voir fleurir des pull requests voire même quelques forks. Or depuis un an, à part une demi-douzaines de propositions, essentiellement faites sur BitBucket et que nous avons pour la plupart intégrées au code, aucune rebond d’activité n’a été observé.

Nous avons quelques mailing-lists, un forum de support, un canal IRC, l’espace de développement avec son système de gestion de tickets et de temps en temps les commentaires des billets du blog Dotclear pour échanger, et j’oubliais les ateliers que nous avons organisés récemment, mais ça ne concerne pour l’essentiel que ceux qui sont d’ores et déjà impliqués et présents dans ce projet. Ces médias ne sont à l’évidence pas ceux qui apporteront du sang neuf, que ce soit au sein même de l’équipe de développement ou dans les cercles qui regroupent les développeurs de plugins et fabricants de thèmes.

Je viens de jeter un œil à notre plateforme de distribution des plugins et des thèmes. 300 plugins disponibles, rien de nouveau depuis des mois. Côté thèmes c’est encore plus succinct, moins de 200, la plupart ayant déjà plusieurs années d’existence. Je comprends que Dotclear ne soit pas très couru quand on voit ce qui est à la disposition de tous. Nous avons beaucoup parlé de Twig, un système performant de templating. Certains sont convaincus que son intégration suffira à faire venir des nouveaux développeurs de thèmes. Je ne le suis personnellement pas. Ce n’est pas un système ou une technologie nouvelle qui incitera à ce point les contributions originales. J’espère me tromper à ce sujet, mais sincèrement j’en doute.

J’ai intégré il y a quelques années une équipe dont la plupart sont devenus des amis proches et fidèles. J’ai aimé l’ambiance, j’ai aimé les coups de gueule et les coups de grisou, j’ai redouté l’explosion en vol alors que j’étais tout « neuf » au sein du projet et puis finalement, alors que j’en pilote dorénavant un peu la destinée, je constate que l’équipe n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été. Alors évidemment, je me pose la question de ma place, de mon absence de « charisme », et aujourd’hui je vis ça comme un échec personnel, de n’avoir pas su maintenir le souffle, un rythme, des envies.

Je ne quitte pas ce projet parce que j’ai l’intuition qu’il ne faudrait pas grand chose pour le réanimer. Je ne quitte pas ce projet parce que je lui dois beaucoup, y compris sur un plan très personnel. Je ne quitte pas ce projet parce je lis ici et là des gens satisfaits de l’utiliser pour publier ce qui leur tient à cœur.

Je ne quitte pas ce projet, non, mais alors qu’est-ce que j’aimerais qu’on retrouve ne serait-ce que le dixième du feu d’artifice qu’il était à l’automne dernier !

Voilà ma réclamation…

Note

[1] Je ne vais pas fournir ici de piste ou de solutions techniques, ce n’est pas le propos de ce billet, mais il pourrait être utile d’en débattre, ici ou ailleurs.

dimanche 6 juillet 2014

Fumée


 L’après-midi pluvieux, le tournebroche bouffi de langues de viande grillées, les gens d’ici et d’ailleurs. Les peep-shows, les chaussures à plateformes. Une vieille dame, son chien papillon sous le bras, décatie. Et puis nos regards échangés, la permission donnée, je le préférais au premier coup d’œil, quand son menton écrasait ses paumes, sous le poids de l’ennui, de la rêverie insondable.

Mais bon, l’important, il m’a souri.
J’ai souri.
La photographie fixe la densité de la fumée avant qu’elle ne s’efface dans les airs.

157/397 : Fumée

La fumée de saison : celle du barbecue.

En écrivant cela, je songe "oh oui, miam, quelle bonne idée, un barbecue !". Et immédiatement après, mon enthousiasme est douché par mon absence de goût pour la vie matérielle : il faudrait tout d’abord envisager l’acquisition d’un tel engin, ce qui entraînerait tout un tas de questions très ennuyeuses, quelle marque, et gaz ou charbon, et ça coûte combien ces bêtes-là, et patin et couffin.

Donc, temporairement, je renonce. Le champ des désirs ouvert par cette terrasse est si vaste que je préfère attendre un peu sans bouger ; je vous ai parlé du bac à sable, mais je ne vous ai pas dit qu’on allait être, un de ces quatre, les heureux propriétaires d’un salon de jardin (how very bourgeois). Combien de temps avant qu’on envisage l’achat d’un arrosoir, ou même de bougies à la citronnelle ?

Je ne veux pas confondre le confort que peuvent me procurer les choses avec le désir que j’ai de les posséder, et ce que je projette sur ces possessions. Ce que je veux dire, c’est que les bougies à la citronnelle ne me ramèneront pas les soirées provençales de mon enfance. Une table et des chaises, en revanche, même si j’aime beaucoup prendre l’apéro assise par terre, nous permettront d’éviter que Hiboute nous chipe nos pistaches et renverse nos bières.

Pour en revenir au barbecue, je vais donc attendre un peu. Histoire de voir si c’est un désir qui croît réellement (auquel cas je surmonterai les obstacles matériels avec l’héroïsme et la bravoure que de telles circonstances imposent), ou si comme les lys d’Heure Bleue, il va pourrir avant de s’être épanoui.

397 chansons à prise rapide ?
Aujourd’hui "Fumée" de Johnny Halliday

Fumette et vapotage…

2008, six ans déjà (ou seulement) que j’ai fumé ma dernière clope, cela faisait deux semaines que j’étais sous Champix et que je m’étais fixé cette date pour mon ultime taffe.

Je m’en souviens bien, c’était un dimanche soir d’élection, ou plutôt un lundi matin très tôt. Je bossais à Rouen pour France 3. J’avais calculé le nombre de cigarettes pour finir mon paquet, je n’aime pas gâcher, et surtout les deux pour la fin, celle pour la route du retour et le cigarillo pur havane acheté pour fêter cela, à la maison, avant de me coucher, accompagné d’un petit whisky…

Depuis je n’ai plus fumé, même si des fois l’envie est encore là ; un bon cigare le soir dans la douceur de l’été, un verre de cognac à la main, avec les amis…

Oui, j’ai aimé fumer, j’ai aimé le goût du tabac et ce n’est que pour préserver mes poumons que j’ai arrêtés, mais sûrement pas pour faire plaisir aux ayatollahs antitabac qui m’exaspéraient (et continue à le faire !) au plus haut point.

Aujourd’hui, je regarde avec amusement la vague déferlante des cigarettes électroniques. Ni pour ni contre, bien au contraire comme le proclamait Coluche.

Non, plutôt je m’interroge.

Je ne sais pas si comme certains le craignent, c’est mauvais pour la santé, mais j’avoue me dire que cela peut difficilement être pire qu’une vraie cigarette.

Je me demande combien réussissent réellement à arrêter de fumer avec, et surtout en abandonnant aussi ce substitut après.

Je m’interroge également sur la stratégie à long terme des fabricants, à savoir dans quelles mesures le marché des non-fumeurs ne les tente pas un peu.

Je me faisais cette réflexion l’autre jour en goûtant l’e-cigarette d’une amie, curieux que j’étais du parfum Vanille-rhum qu’elle venait d’acheter. Loin d’être désagréable, à petite dose, force est de constater que rien ne rappelle le goût d’un quelconque produit tabagique. J’imaginais une saveur fraise Tagada pour les grignoteurs au régime par exemple…

Sachant que ces liquides existent sans nicotine, et en supposant que cette industrie soit capable de prouver la non-dangerosité du vapotage, j’avoue que je pourrais me laisser tenter…


Ce mois-çi : Johnny Hallyday ; la chanson du jour : Fumée.

(157/397)

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Fumée

C’est officiellement l’été depuis quelques jours, et comme il n’y a pas de fumée sans feu, il n’y a pas de soleil sans pluie. Et donc, là, alors que nous profitons d’un week-end d’été, il pleut, normal.

Sony RX100 mark III

Et donc, alors que ça n’a strictement aucun rapport, le petit dernier a trouvé tout naturellement sa place dans ma poche droite de poitrine dans mon blouson moto, prêt à l’usage. Je vais probablement m’en servir un peu samedi prochain lorsque je quitterai Paris pour la Bretagne.

Et toujours dans le mode décousu, j’ai eu quelques réactions à mon billet d’avant-hier à propos de Dotclear et de la morosité qui y règne depuis quelques mois. La plupart, et c’était attendu, venant du cercle proche du projet, avec ici ou là, une ou deux envies de s’y remettre.

Je vais peut-être rebattre le rappel la semaine prochaine et reprendre de manière plus assidue les réunions IRC hebdomadaires que nous tenions encore il y a quelques temps… Arf et c’est là que je me rends compte qu’à l’heure même du rendez-vous habituel (le lundi soir à 21h), je serai lundi prochain à Orly.

Donc ce sera pour la semaine suivante, je pense…

samedi 5 juillet 2014

156/397 : Je pars demain

Souvent le samedi je me dis "Allez, demain matin je pars au marché", et puis, le dimanche venu, je me rabats sur ce qui reste dans mes placards.

Là, depuis quelques semaines, j’ai une nouvelle velléité de fin de semaine : je décide que le lendemain, je partirai à la recherche de Sébastien Dégardin, un super pâtissier qui avait sa boutique pas loin de chez nous, et puis qui a déménagé. Mais comme nous aussi on a déménagé entretemps, c’est une balade dominicale envisageable.

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Aujourd’hui "Je pars demain" de Johnny Halliday

Je pars demain

Je pars demain, surtout n’essaie pas de m’en dissuader, je m’en vais chercher un monde qui ne tourne pas autour du fric et du pouvoir, qui n’est pas tellement abjecte qu’à chaque fois qu’on reçoit de ses nouvelles, on a envie de pleurer, de mourir, ou de se révolter ; peut-être existe-t-il qui sait, un monde qui mettrait l’homme à l’égal de son environnement, à l’égal des êtres vivants qui le peuple.

Sans doute pas sur cette terre en tout cas, hélas.


Découvrir d’autres chansons à prise rapide.

Je pars demain

Le déménagement est en cours[1]. Les derniers jours avant la signature de l’achat ont été un peu épiques, un notaire lors d’une précédente vente ayant oublié de faire une démarche particulièrement importante, genre lever une hypothèque devenue inutile. Mais ça y est, ma CeT et moi avons un toit qui nous appartient, sachant que je garde toujours… Lire Je pars demain

Billet s'il vous plait…

Je pars demain sur un grand voilier, voire le monde et les îles, regarder le vent dans le voile et la route qui se tracent dans les vagues.

Je pars demain, vous laissant mes doutes et mes peurs, ceux que j’aime et les autres, mes chimères trop pressantes…

Je pars demain en quête de nouveaux rêves, et peut-être toi au bout du chemin ou alors elle…

Je pars demain voir des pays, découvrir des gens, faires des images…

Je pars demain, tout envoyer valser, fantasme unanimement universel…

Je pars demain pourrait être ce cri que des fois je rêve de pousser

Et puis…

Et puis…

On verra plus tard, pas le temps là, demain j’ai piscine…

Hong Kong 1993

Hong Kong - 1993


Ce mois-çi : Johnny Hallyday ; la chanson du jour : Je pars demain.

(156/397)

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