Open Time

J’ai longtemps eu une multitude de casquettes au boulot, vu que j’étais seul à gérer toute l’infra (matérielle et logicielle) informatique de la boîte. J’ai (beaucoup) appris sur le tas, en tâtonnant souvent, parfois en mode YOLO et finalement avec pas mal de réussite pour assurer un fonctionnement à peu près nominal.

À côté de ça j’ai aussi passé beaucoup d’heures sur des sides-projects, et surtout un que vous connaissez bien vous qui me lisez depuis longtemps ici. Je me souviens il y a une vingtaine d’années, quand je commençais à vouloir bricoler mon blog tout neuf, des découvertes de ce qu’on appelle le web et comment ça fonctionnait réellement.

J’ai encore frais en mémoire le jour où j’ai compris qu’une application PHP, une fois exécutée pour afficher une page, disparaissait complètement (ou quasi) et qu’elle était alors ré-exécutée encore une nouvelle fois pour afficher la page suivante ; pas de lien entre les deux, même si ça n’est techniquement pas vrai, vous avez saisi l’idée : on repart de zéro ou presque et on recalcule.

Le javascript que j’avais déjà expérimenté vers la fin des années 90, quand le problème (sic) de l’époque était qu’on ne voulait pas que notre site web soit affiché au sein d’un frameset (aujourd’hui remplacé par des iframe ou quasi), avec tous les problèmes posés par les différents navigateurs, IE ou Netscape, ça ne fonctionnait pas pareil — Best viewed in IE ! Aujourd’hui bien plus moderne et standardisé et on commence à se passer de jQuery qui nous a bien aidé pendant ces années, il sert encore d’ailleurs même si petit à petit je l’utilise de moins en moins.

Le PHP que j’ai découvert au début des années 2000, quand je commençais à bidouiller le forum phpBB qui me servait de blog avant que j’ouvre un blog Dotclear. Langage qui a bien évolué depuis et petit à petit on est passé d’instructions très linéaires vers quelque chose de beaucoup plus structuré et maintenant plus facile à maintenir, même s’il y a encore des choix faits il y a quelques années qui nous donnent quelques sueurs froides aujourd’hui s’il fallait les remettre en cause — et c’est ce qu’on fait depuis des années, en fait.

Et puis nécessité faisant loi je me suis mis au CSS, et Sass et Compass et j’avoue que ça m’amuse pas mal de tester toutes les nouveautés qui sortent, même si souvent après avoir fait des essais je reviens à quelque chose de plus sobre ; KISS est un peu mon crédo pour ça mais surtout j’ai besoin d’une interface élégante et facile à utiliser pour bloguer. Le look a toujours eu une grande importance pour moi et il m’arrive souvent de mettre de côté un logiciel dont l’interface n’est pas jolie, à mon goût, et que je ne peux la modifier.

Ah aussi, j’oubliais presque, SVN, puis Mercurial (hg) et enfin Git, ces logiciels de gestion de version (bien plus évolués que les simples numéros de version des fichiers de VAX-VMS au cours de mes premières années professionnelles), dont il a fallu comprendre les principes et les différences au fur et à mesure des besoins et des migrations ; pas toujours simple ; le rebase m’a posé des soucis jusqu’au jour où j’ai testé ça. Et c’est une constante chez moi, il faut que je teste, que j’utilise, que je code, que j’expérimente pour m’approprier une technologie, un protocole ou un langage.

Make, Bash et Zsh, Jenkins ou Github actions, les tests unitaires — j’ai passé des heures à décortiquer le code d’autrui pour être en mesure d’écrire des tests qui tiennent la route et soient pertinents —, et tout l’environnement de développement et ses aides techniques (linters, LSP, analyseurs syntaxiques et consort, …), ou parfois plusieurs ; j’utilise Sublime Text et Sublime Merge, mais aussi VSCode pour voir s’il pourrait remplacer les deux premiers (ce n’est pas encore le cas).

Et je passe sous silence ce que j’ai appris en gérant plus ou moins bien quelques serveurs et quelques services associés (mail, DNS, …) ; je crois que le serveur mail était ce qui était le plus complexe, ou chiant c’est selon, à configurer et à maintenir, même si j’ai « cassé » quelques serveurs Unbound de la planète le jour où la zone signée (DNSSEC) avec deux méthodes différentes que j’avais publié a commencé à se propager, un vrai virus !

Bref, enfin non pas bref, ça n’a rien de bref, ça a rempli les vingt dernières années et j’espère encore quelques années à venir bien que toutes ces compétences, dès que je m’en sers moins ou plus du tout on tendance à fuir. J’ai besoin de me replonger dedans pour rafraîchir ma mémoire, fonctionnement normal du ciboulot je pense, mais qui consomme pas mal de temps, surtout que les technos maîtrisées alors n’en sont pas restées à l’état dans lequel elles étaient au moment de mon apprentissage.

Ça évolue sans cesse, ça croit dans tous les sens, c’est pétillant mais c’est aussi très confus parce qu’il faut trier et choisir ce qu’il faut suivre ou pas ; et c’est aussi une compétence à maintenir, être capable de faire une veille intelligente et qui soit compatible avec ses capacités et ses envies. Alors je fais l’impasse sur ceci et cela en me disant que tant pis, je continuerai sans, ça n’est pas bien grave, en tout cas vu de mon petit bout de lorgnette — après tout je ne suis pas tout seul, même si parfois…

Et c’est aussi la raison pour laquelle il m’arrive de faire des billets un peu technique, parce que poser sur le papier, illustrer, expliquer, me permet de renforcer ce que je sais sur un sujet, au moins pour quelques temps et puis comme je sais que je l’ai quelque part sous la main, si jamais il disparaissait de mon cerveau. C’est très pratique en fait, je mémorise l’index mais pas le contenu puisque ce n’est plus utile. En vrai c’est moins vrai, j’oublie moins que ça et j’écris moins que ça.

On en reparle dans six mois.

Stéphane Deschamps, à propos de je ne sais plus quoi !

Quelques lignes posées en écoutant Diana Krall, « The Very Best Of Diana Krall » ;-)