Autopsie d'un déclic

Je réponds à une demande qui m’a été formulée il y a quelques semaines alors que je vous demandais ce que vous aimeriez lire ici. lynxxe m’avait en particulier répondu qu’il (ou elle) aimerait savoir ce qui se passe dans la tête d’un quidam comme moi au moment où il appuie sur le déclencheur de son appareil photo. J’ai trouvé que c’était une idée originale et j’avoue que ça me titille depuis lors de revenir la dessus.

J’ai choisi une photo particulière, qui a je crois assez plu, prise chez une amie qui a l’heur d’habiter un très haut étage d’une tour à Paris. Je l’ai nommée « Vrac urbain », la voici :

Vrac urbain

Pour être franc, à ce moment, je cherchais de quoi faire quelques photos sur lesquelles j’aurais pu ensuite appliquer un effet tiltshift — rendu qui donne l’impression que le sujet de la photo est une maquette alors qu’il n’en est rien — en profitant de la hauteur et de la vue dégagée qu’il y avait ce soir là. J’avais publié quelques mois auparavant deux photos prises du même endroit et auxquelles j’avais appliqué cet effet (voir ce billet).

Soudain en me tournant j’ai aperçu le reflet de cette bibliothèque remplie de livres dans les hautes vitres, en surexposition des lumières de la ville plus bas et au loin. De plus l’échelle qui permet de monter à l’étage supérieure de cette bibliothèque — elle s’étend sur toute la hauteur des deux étages de l’endroit — se croisait exactement avec l’avenue en contrebas. Enfin les lames du parquet suivaient la même diagonale que la barre d’immeuble qu’on aperçoit sur la gauche. Mon œil (ou mon cerveau) a été aussitôt flatté — condition sine qua non pour que vienne l’envie de prendre une photo — et j’ai alors porté l’appareil devant ma tête pour viser.

En analysant un peu plus, et a posteriori, je m’aperçois aussi que cette photo fait référence à la bibliothèque François Mitterrand dans laquelle j’aimerais assez aller me promener un jour, surtout dans les étages, connaissant déjà le grand amphithéâtre où je me rends assez régulièrement pour les jeudis de l’Oulipo. Peut-être qu’inconsciemment ça a aussi joué sur l’envie de déclencher ce soir-là !

Pour la petite histoire j’ai choisi ensuite de la publier en noir et blanc, estimant que les couleurs (feux des voitures, fenêtres allumées et colorées, etc) réduisaient l’effet de transition entre ce qu’on aperçoit de l’intérieur de l’appartement et les lumières de la ville en dessous.

Voilà en quelques mots pourquoi j’ai fait cette photo.

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